Étudiants en colocation : vos droits et vos devoirs

Bien vivre sa colocation : des droits et des devoirs

De plus en plus d’étudiants qui vivent éloignés de leur famille optent pour la colocation. A tel point d’ailleurs que dans certaines villes, Paris en tête, le marché de la colocation est saturé : il y a parfois cinq fois plus de demandes que d’offres, tout comme à Lyon et à Lille. Et si la colocation concerne aussi des actifs, voire des retraités, ce mode de logement est bien pratiqué en majorité, à 58% en 2021(1), par des étudiants.

La colocation, de l’espace et des économies

Une chambre dans un vaste appartement loué à deux, trois ou quatre personnes : l’espace est l’une des premières motivations pour devenir colocataire. Les rencontres et la vie sociale en sont une autre, avec aussi l’idée de se sentir moins seuldans une ville inconnue. Ces motifs sont rejoints par des considérations financières.

Effectivement, selon les chiffres du magazine L’Etudiant, louer une chambre dans une colocation revient 21% moins cher qu’un studio. Il s’agit même du logement étudiant le plus économique, après la location de chambre chez des particuliers – où l’on ne dispose pas à loisir des espaces communs.

Mais la vie en colocation n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Délicat, parfois, de faire salle de bains commune avec des inconnus. Et les sources de conflits peuvent rapidement se multiplier, la première d’entre elles étant… le ménage. Comment réussir sa colocation ?

Choisir ses colocataires, instituer des règles de vie

La communication et les règles communes sont les secrets de la réussite d’une colocation, c’est-à-dire d’un logement étudiant où la paix règne. Avant même de penser à poser vos valises dans cet appartement qui vous séduit, posez-vous les bonnes questions. Votre future colocation doit-elle être unisexe (22% des femmes le souhaitent(1)) ? Exclusivement étudiante ? Votre animal de compagnie sera-t-il accepté ?

Avant d’emménager, la mise en place de règles communes est de nature à faciliter le quotidien dans la colocation : le partage des tâches, le budget courses et produits ménagers, l’occupation des espaces communs, le bruit… Il est clair que bien vivre ensemble s’avère délicat si vous comptez passer votre année universitaire la tête dans l’ordinateur et les bouquins quand vos colocataires pensent d’abord à faire la fête.

Un conseil : parler immédiatement de ce qui ne va pas pour éviter l’enlisement de conflits et les rancœurs.

Quelles règles locatives pour les colocations ?

Vous avez choisi de vivre en colocation à la prochaine rentrée. Les sites Lokaviz, la Carte des colocs et Immojeunes font partie des plus fréquentés pour trouver le logement idéal. Une fois le « chez soi » dégoté, place aux démarches et aux règles locatives. Votre attention doit se porter sur ces dernières.

En effet, il existe deux types de bail dans les colocations, pour lesquels les droits et les devoirs ne sont pas tout à fait identiques : • Le bail unique • Le bail individuel

Dans le cas du bail unique, le propriétaire signe un seul contrat de location avec l’ensemble des occupants de son logement. Les états des lieux d’entrée et de sortie se font en présence de tous les colocataires. Un garant peut se porter caution pour tous les locataires, ou bien chacun présente un garant différent, ce qui est le plus souvent le cas lorsque l’on ne connait pas ou peu les personnes avec lesquelles on va partager l’appartement. Le dépôt de garantie est versé en une fois par tous les colocataires et restitué à la fin de la colocation, lors de la remise des clés. Charge donc aux colocs de s’organiser entre eux, notamment si certains restent plusieurs années et d’autres une seule.

Attention, le bail unique inclut généralement une clause de solidarité : en cas de loyers impayés par l’un des colocataires, les autres ont obligation de prendre le relais. Cette solidarité s’étend aux garants.

Deuxième cas de figure, le bail individuel. Chaque colocataire signe son propre contrat avec le bailleur. En choisissant cette solution, vous versez une caution individuelle, correspondant au montant du loyer que vous payez, et votre garant ne s’engage que pour vous. Cette solution est logiquement plus sécurisée si vos colocs ne sont pas des proches.

Reste la question – incontournable – de l’assurance habitation, obligatoire pour toute location immobilière. Là encore, il existe plusieurs solutions, l’essentiel étant que tous les colocataires soient couverts pour un maximum de risques (incendie, cambriolage…). Un seul colocataire peut assurer l’ensemble du logement et de ses occupants pour les risques locatifs. Ou bien vous pouvez opter pour des contrats d’assurance individuels. Les frais supportés en cas de sinistre seront alors proportionnels à la part de loyer de chacun.

(1) Selon une étude LocService